Marcel LEBARBIER
Difficile de trouver des renseignements sur cet auteur.
Né en 1894. Professeur.
Ses poèmes de guerre écrits au front paraissent dans les revues «Demain» et «Les Humnbles» de 1916 à 1918, puis en 1922 sous le titre «Malgré les ouragans».
Ce poème évoque une blessure et un séjour à l'hôpital.
Réponse
Saigne, Lebarbier, c'est la gloire,--
On te l'a dit
"Tout juste un peu de sang pour honorer la victoire,"
Ce n'est pas cher, à ce prix.
Les brancardiers vont t'emporter dans la nuit noire,
Trébuchant, s'engueulant,
Les balles perdues vont te faire escorte,
La pluie va te morfondre avec entêtement;
C'est la gloire.
L'hôpital. On te pompera de l'éther à pleine bouche
Et tu sombreras, tête affolée,
Dans un vertige vrombissant..
Puis le réveil et ses nausées...
C'est la gloire, c'est la gloire.
Monsieur l'Major viendra panser tes plaies,
Crispations, saccades apeurées..
--Ainsi quand on serre les fesses--
Ça, Lebarbier, c'est la gloire qui te caresse.
Et de temps en temps, impotent dans ton lit,
Tu demanderas d'une voix timide
Qu'on te mette à faire caca ou pipi;
C'est pour honorer la victoire.